Western Digital, le fabricant de supports amovibles et de disques durs, a été condamné à verser la somme de 25 millions de dollars à son concurrent Seagate.
L’affaire commence avec le recrutement d’un employé de Seagate par Western Digital. L’employé indélicat – on ne connaît le niveau de malveillance de ce dernier – aurait trahi des secrets commerciaux selon la justice américaine. Même si le CEO de Western Digital s’en défend et qu’il fera certainement appel de cette décision, la bataille semble surtout se faire autour des montants et indemnités de dommages et intérêts. D’ailleurs le CEO en question conteste en estimant qu’il n’y a pas de fondement en droit pour qu’un juge puisse décider du versement de dommages et intérêts dans ce genre d’affaires.
Cette affaire relance la problématique du recrutement concurrentiel et l’on peut se demander si l’embauche de l’employé était commanditée dans le but d’acquérir des secrets industriels et commerciaux.
Bien sûr, le débauchage est une technique utilisée depuis que le commerce existe mais ce qui a changé depuis quelques années c’est surtout le caractère offensif de certains actes de débauchage.
L’accès à l’information sur les réseaux sociaux et la surveillance des employés de sociétés concurrentes facilitent la tentation de débaucher voire de commettre des actes illégaux et répréhensibles.
En plus, il faut compter avec les sociétés de recrutement – secteur de plus en plus concurrentiel et offensif – qui offrent des services de recrutement à la carte dont le but inavoué est de débaucher des élites, des faiseurs ou des « connaissants ».
Pire encore certains cabinets de recrutement montent des scénarii très complexes dont le but n’est pas de recruter l’expert mais bien d’obtenir de l’information stratégique. Et comme tout le monde le sait, les interviews de recrutement sont propices à la confession, voire à la trahison. Tout le monde y gagne, sauf l’employé manipulé et son employeur mis à nu !
Il existe cependant des solutions pour pallier aux problèmes de débauchage ou de perte de confidentialité. Et comme pour tout ce qui concerne la sécurité économique, c’est la prévention qui permet d’abord d’éviter les écueils en la matière. L’arsenal juridique est une arme « curative » financièrement parlant dans le cas Seagate / Western Digital. Mais opter uniquement pour le curatif et miser sur cette approche c’est forcément rencontrer le problème à un moment ou un autre.
L’affaire Seagate semble faire grand bruit aux U.S.A. C’est normal car il s’agit de deux grands « players » de l’informatique. Qu’en serait-il pour une PME européenne ? Et puis il faut dire aussi que dans ce genre de dossier, le côté émotionnel compte pour beaucoup; se faire trahir par un employé n’est pas chose facile, c’est vrai dans les entreprises de grande taille mais surtout dans les entreprises de petite taille !
Enfin quid des intérimaires qui, par nature, bougent de sociétés en sociétés ? Quid des consultants qui officient chez différents clients, parfois en même temps au sein d’entreprises concurrentes ? Là aussi, l’arsenal juridique ne permet pas d’éviter le danger.
Chez nos clients, nous privilégions – vous l’aurez compris – la prévention par le biais de procédures et d’actions de sensibilisation comme notamment :
- Politique de sécurité économique à l’embauche,
- Programme de sensibilisation auprès des cadres et employés,
- Exit interview.
Si vous désirez en savoir plus, contactez-nous.
AFL.